- Le 30 août 2015
Dans le cadre de la privatisation d'Aéroports de Lyon, l'offre retenue doit être celle qui précisera les meilleures garanties environnementales et ce, en priorité pour :
- empêcher la prolifération des nuisances aériennes nocturnes,
- respecter les chartes en application à la signature de la concession.
Voici ce que nous demandons en détail ...
Garantir la non-prolifération des VOLS DE NUIT
Plusieurs rapports officiels ont bien confirmé que les nuisances nocturnes sont celles qui impactent le plus gravement la santé des personnes exposées (ex : rapports n°3592 enregistré à l'assemblée nationale Française, OMS : « Night noise guidelines for Europe » de 2009, rapport ACNUSA sur les vols de nuit 2012 ...). C'est pourquoi un couvre-feu horaire ou des restrictions d'usage sont appliqués aux principaux aéroports européens (source : acnusa.fr). L'application de cette mesure n'empêche pas ces plateformes de se situe au premier plan des aéroports européens.
Malgré les demandes répétées des associations unanimes, les riverains des aéroports de Lyon ne bénéficient toujours pas de cette protection essentielle. Aujourd'hui, cela est particulièrement préoccupant à l'approche de la privatisation des aéroports de Lyon et ce, pour plusieurs raisons :
- Le nouveau gestionnaire pourra profiter de l'absence de couvre-feu à Lyon pour y exploiter cette tranche horaire. Il faut donc prendre très au sérieux le risque de prolifération des nuisances nocturnes, en particulier pour les candidatures incluant la participation d'un aéroport qui n'autorise pas les vols de nuit sur ses autres plateformes (c'est le cas de Genève)
- En cas de participation de groupes étrangers, leurs dirigeants viendraient régulièrement à Lyon via l'aéroport d'affaires Lyon-Bron. Avec des journées de travail effectuées successivement dans différents pays et à Lyon, ils augmenteront certainement les vols de nuit à l'aéroport d'affaires Lyon-Bron.
- L'offre retenue prévoira certainement l'accroissement du trafic international de passagers, à Lyon St-Exupéry. Cette stratégie devrait logiquement entrainer l'augmentation des allers et venues des dirigeants de compagnies aériennes via l'aéroport d'affaires Lyon Bron.
La démonstration du point précédent vaut aussi pour les dirigeants des compagnies de pays lointains : en enchaînant des journées de travail à Lyon et à l'étranger, ils contribueront certainement à augmenter les vols de nuit à Bron. - Actuellement, les vols nocturnes hors-Schengen seraient interdits à Lyon à cause des difficultés pour y effectuer des contrôles douaniers la nuit. Aucun chiffre ne nous a été communiqué sur ces vols. Mais l'aéroport nous avait indiqué en réunion qu'avant cette interdiction, les vols hors-Schengen représentaient la plus grande proportion des vols d'affaires effectués la nuit à l'aéroport de Bron.
Le futur actionnaire principal d'ADL pourrait décider de participer à la mise en place de services douaniers dotés de moyens suffisants pour lever cette interdiction. Cette hypothèse serait d'autant plus plausible si le repreneur ne provient pas de l'espace Schengen.
Quoi qu'il en soit, l'interdiction des vols de nuit hors-Schengen peut être levée à tout moment sur simple décision du gouvernement. Il ne s'agit donc pas d'une garantie pérenne contre la prolifération des vols de nuit.
Pour toutes ces raisons, nous pensons que la privatisation des aéroports de Lyon risque d'entrainer l'augmentation du trafic nocturne. Nous demandons donc que le cahier des charges et l'appel d'offres international précisent des limitations propres aux vols de nuit (hors vols d’urgence sanitaires et de sécurité), idéalement : un couvre-feu quotidien de 22h à 6h.
Des conditions issues des concertations et des chartes en application
Concernant l'aéroport Lyon-Bron, une charte de l'environnement est en cours de validation. Certaines conditions ont déjà fait consensus. Nous pensons qu'il serait utile de les inclure dans le cahier des charges pour qu'elles soient pérennisées pendant toute la durée de la concession d'Aéroports de Lyon, en particulier parce que celle-ci pourrait s'étendre sur plusieurs décennies.
Voici quelques unes de ces garanties pour l’aéroport Lyon-Bron :
- L’aéroport Lyon-Bron n’a vocation à accueillir ni les vols commerciaux réguliers de passagers, ni les vols aéropostaux.
- Le gestionnaire limitera son activité au sein d'une enveloppe de 80.000 mouvements totaux par an d'aéronefs thermiques.
- Le gestionnaire s'engage à ne pas accueillir de nouvelles écoles de pilotage utilisant des appareils thermiques.
- Le gestionnaire réservera les tours de piste d’entraînement aux appareils basés, munis de silencieux d'échappement et/ou classés dans les catégories A et B de l'outil de classification CALIPSO.