Le cahier des charges de la vente de l'aéroport de Toulouse-Blagnac donne peut-être un bon aperçu de ce qui nous attend :

cahier des charges

  • en p.13, on peut y lire que : « L’État privilégiera les solutions permettant de : [...] contribuer à la croissance du trafic ».
    Cela est très préoccupant. Concernant les nuisances, la croissance du trafic n'est jamais totalement compensée par les progrès techniques en matière de réduction du bruit et des émissions de polluants. Par conséquent elle entraîne toujours l'augmentation des nuisances aériennes et la détérioration de la qualité de vie des riverains qui y sont exposés. Il est de la responsabilité de l’État, non seulement de ne pas privilégier, mais d'écarter les candidatures susceptibles de contribuer à la croissance du trafic des aéroports de Lyon-Bron et Lyon Saint-Exupéry.

  • en p.12, l’État dit qu'il « privilégiera » les solutions apportant toutes les garanties en matière de sécurité et d'environnement. Mais en l'absence de telles garanties l'offre du candidat restait recevable. Or nous pensons que ces sujets sont capitaux et qu'ils demandent plus d'intransigeance de la part de l’État. Nous demandons que le cahier des charges pour Lyon précise que les solutions n'apportant pas toutes les garanties en matière de sécurité et d'environnement seront refusées.

  • en p.20 on impose aux candidats des engagements qui ne répondent qu'à des enjeux financiers. Or il nous semble nécessaire d’exiger qu'ils respectent aussi des engagements répondant aux enjeux environnementaux et sanitaires pour les territoires concernés. Il faut donc que ces engagements soient précisés.

Quelles conditions faut-il intégrer dans le cahier des charges pour la privatisation d'Aéroports de Lyon ?

Avant tout, nous pensons que des conditions doivent empêcher la prolifération des nuisances nocturnes qui sont les plus nocives.
Une interdiction des vols de nuit est appliquée à de nombreux aéroports et ça ne les empêche pas de se situer au premier rang européen (Berlin, Francfort, Genève, Orly, Munich, Zurich, ...). Nous demandons la même protection pour les riverains des aéroports de Lyon.

Ensuite, le cahier des charges peut intégrer des conditions environnementales bien précises, directement inspirées de la charte et des engagements de chacun des deux aéroports de Lyon (interdiction de certaines activités aéronautiques, plafonnement du nombre de mouvements, etc ... ).

Il faut aussi que le cahier des charges permette d'empêcher le futur actionnaire de céder la gestion de l'aéroport de Bron dans le cadre d'un contrat qui n'intègrerait pas toutes ces conditions et engagements environnementaux.

Toujours aucune précision concernant la garantie des enjeux environnementaux

En lisant la presse, rien ne nous permet d'espérer qu'aujourd'hui le cahier des charges en cours de rédaction pour la privatisation d'Aéroports De Lyon va considérer plus sérieusement les enjeux environnementaux que celui de Toulouse.
Depuis un an, la CCI de Lyon (actionnaire d'ADL à 25%) ne parle que d'ouvrir de nouvelles lignes et accroître le trafic aérien à Lyon.
Ceux dont la responsabilité est engagée dans cette privatisation se contentent de promettre plus de garanties concernant l'apport financier et l'expérience du futur acquéreur (on comprend pourquoi, suite à la disparition du propriétaire chinois de l'aéroport de Toulouse, mis en cause pour corruption en Chine ...).
Mais les garanties financières ne suffisent pas !

Un cahier des charges lourd de conséquences pour la Métropole de Lyon

Tout l'est de la métropole de Lyon est exposé aux nuisances de l'aéroport de Bron.
Comme on peut le vérifier avec les outils de suivi du trafic aérien, des avions de lignes gérés par St-Exupéry survolent la métropole de Lyon à des altitudes entre 5.000 ft  et 6.000 ft (soit environ 1400 mètres au-dessus de l'altitude moyenne de Lyon). Avec ces appareils c'est assez bas pour que la nuisance sonore soit ressentie au sol.
Avec la récente modification de la DTA (directive territoriale d'aménagement) qui prévoit le triplement de l'activité à l'aéroport de Lyon St Exupéry d'ici une dizaine d'années, on peut s'attendre à l'augmentation de ces nuisances aériennes au niveau de l'agglomération lyonnaise.
Pour les communes de Bron, Chassieu, Décines, Saint-Priest et Vaulx-En-Velin, le bruit de ces appareils de Saint-Exupéry vient s'ajouter à la liste déjà longue des nuisances provoquées par l'aéroport Lyon-Bron (aviation d'affaires et de luxe, vols de nuit, hélicoptères, écoles de pilotage, etc).
Et à l'est de la Métropole, c'est vingt communes et 100.000 habitants qui sont directement concernés par les objectifs d'augmentation de trafic de St-Exupéry.

Des conditions environnementales et sanitaires adaptées existent pour nous protéger tous. Il est urgent qu'elles soient précisées par ceux qui ont engagé leur responsabilité sur ce dossier et qu'elles soient intégrées dans le cahier des charges relatif à cette privatisation.